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le blog de clair
18 mai 2018

NODULE sur la glande thyroide

sans-titre

La thyroïde est une glande en forme de papillon située à la base du cou, sous la pomme d’Adam. Elle fabrique les hormones thyroïdiennes essentielles au contrôle du métabolisme de base, métabolisme fournissant l’énergie indispensable au corps pour maintenir ses fonctions vitales : coeur, cerveau, respiration, digestion, maintien de la température du corps.

Il n’est pas rare qu’une petite masse se forme dans la glande thyroïde, pour des raisons qu’on ignore encore souvent. On lui donne le nom de nodule thyroïdien (du latin nodulus, petit noeud).

Les nodules thyroïdiens sont très fréquents : entre 5 et 20 % de la population possède un nodule de plus de 1 cm perçu à la palpation et si l’on compte les nodules non palpables identifiés seulement par l’échographie, 40 à 50 % de la population a un nodule thyroïdien. Pour des raisons sans doute hormonales, les nodules sont environ 4 fois plus fréquents chez les femmes que chez les hommes.

Le métabolisme de base

Les nodules ne sont le plus souvent accompagnés d’aucun symptôme. Et si 95 % des nodules thyroïdiens sont bénins, 5 % sont d’origine cancéreuse. Certains nodules, pourtant bénins (non cancéreux) sont toxiques (5 à 10%), c’est-à-dire qu’ils produisent des hormones thyroïdiennes en excès. Plus rarement, le nodule peut être gênant par son volume et devenir compressif (2.5%)

La palpation du cou doit être systématique lors de la consultation chez le médecin généraliste, le gynécologue…etc

Il est donc important de faire un diagnostic précis de l’origine d’un nodule pour comprendre de quel type de nodule il s’agit, s’il doit être traité et comment. 

Types de nodules à la thyroïde

  • Nodule colloïdal. Forme la plus courante de nodule, le nodule colloïdal est constitué de cellules normales.
  • Kystes. Les kystes sont des formations emplies de liquide. Ils peuvent atteindre jusqu’à plusieurs centimètres de diamètre. Ils sont, pour la plupart, bénins.
  • Nodule inflammatoire. Il apparaît le plus souvent chez des personnes atteintes d’une thyroïdite, une inflammation de la thyroïde. La thyroïdite peut apparaître à la suite d’une maladie auto-immune (maladie où l’organisme développe des anticorps contre ses propres organes), comme la thyroïdite de Hashimoto. Elle peut aussi survenir après une grossesse.
  • Adénome. Il s’agit d’une tumeur bénigne. Sur le plan anatomique, le tissu tumoral ressemble beaucoup au tissu sain de la glande thyroïde. Pour distinguer l’adénome du cancer, une biopsie est nécessaire.
  • Cancer de la thyroïde. Le nodule malin (ou cancéreux) représente 5 % à 10% des nodules thyroïdiens. Le cancer de la thyroïde est un cancer plutôt rare. On en recense en France 4000 nouveaux cas par an (pour 40 000 cancers du sein). Il concerne les femmes dans 75% des cas. Son incidence est en augmentation dans tous les pays. Les nodules sont plus fréquents chez les femmes, mais les hommes ont un risque accru de développer un cancer dans un nodule thyroïdien. Les personnes qui ont des antécédents de troubles thyroïdiens ou qui ont reçu un traitement de radiothérapie à la tête ou au cou durant leur enfance sont plus à risque. Ce cancer se soigne le plus souvent très bien avec un taux de survie après 5 ans dépassant 98 %.

Goitre ou nodule?

Le goitre est différent d’un nodule car il concerne toute la glande thyroïde qui augmente de volume. Le nodule, quant à lui, se caractérise par une petite masse circonscrite sur la thyroïde. Mais dans certains goitres, l’augmentation de volume n’est pas homogène, concernant uniquement certaines zones de la thyroïde, constituant alors un goitre dit nodulaire ou multi-nodulaire (cf. fiche goitre) 

Lorsque le nodule est volumineux, il peut entraîner une sensation de pression dans le cou parfois douloureuse, des difficultés à avaler ou à respirer.

Si le nodule produit trop d’hormones thyroidiennes, il se manifeste alors par des signes d’hyperthyroïdie : une perte de poids, des palpitations cardiaques, des troubles du sommeil, une faiblesse musculaire, une diarrhée, de la nervosité ou de l’irritabilité. 

Quand consulter?

  • Si l’on remarque une petite masse visible ou palpable à la base du cou,

  • Si l’on constate un gonflement des ganglions du cou,

  • Si l’on avale avec difficulté,

  • Si l’on perd du poids malgré un appétit normal ou accruPersonnes à risque

    • Les personnes âgées car les nodules deviennent plus fréquents avec l’avancée en âge : 20 % des personnes de 30 ans présentent un nodule détectable en échographie, et 50 % à 60 ans. 

    • Les femmes.
    • Les personnes présentant une carence en iode.
    • Les personnes ayant un proche parent porteur d’un nodule à la thyroïde.
    • Les personnes ayant déjà eu une anomalie thyroïdienne (par exemple, une thyroïdite). 
    • Les personnes ayant déjà reçu une radiothérapie à la tête ou au cou.

    • Les personnes ayant été exposées à des particules radioactives émanant de tests nucléaires ou d’accidents, comme celui de Tchernobyl en 1986 ou plus récemment de Fukushima. Dans leur cas, on note une augmentation du risque de cancer de la thyroïde. Les effets peuvent se faire sentir jusqu’à plusieurs milliers de kilomètres de distance de l’émanation radioactive. Les impacts sur la thyroïde peuvent apparaître plusieurs années après l’exposition.

    Eléments pouvant faire suspecter un risque de cancer en présence d'un nodule thyroïdien :

    • Âge : inférieur à 16 ans ou >supérieur 65 ans
    • Sexe masculin
    • Antécédents de tumeur cancéreuse thyroidienne
    • Nodule récemment apparu ou rapidement évolutif
    • Nodule dur, irrégulier, ou fixé
    • Antécédent d'irradiation cervicale
    • Adénopathie proximale

Prévention

- La carence en iode doit être évitée, car elle est un facteur de risque des nodules thyroïdiens.

- Les traitements par irradiations sont de mieux en mieux adaptés de manière à ne délivrer que la dose minimale nécessaire dans chaque cas, et limiter l’impact sur la thyroïde.

Le diagnostic

Le médecin détermine d’abord, à l’aide de divers examens, la nature du nodule. Le traitement ou l'absence de traitement est choisi en conséquence. Avant les années 1980, la majorité des nodules étaient retirés par chirurgie. Depuis, les méthodes de diagnostic et de traitement se sont affinées afin de n’opérer que lorsque cela est indispensable. 

L'examen clinique

L’examen du cou va confirmer ou non que la tuméfaction est bien liée à la thyroïde, vérifier si elle est douloureuse ou non, unique ou multiple, de consistance dure, ferme ou molle, et rechercher la présence de ganglions au niveau du cou

L'examen général recherche des signes d'un fonctionnement anormal de la thyroïde

Le médecin va aussi demander quels sont les traitements habituellement pris par la personne, la notion d'antécédents de problèmes thyroïdiens dans la famille, d'irradiation du cou dans l'enfance, l'origine géographique,  les facteurs favorisants (tabac, manque en iode, grossesse)

Dosage des hormones thyroïdiennes 

Le dosage sanguin de l’hormone TSH régulant la production des hormones thyroïdiennes permet de vérifier si la sécrétion d’hormones thyroïdienne est normale, excessive (hyperthyroïdie) ou insuffisante (hypothyroïdie).Le dosage des hormones thyroïdiennes T3 et T4 n’est demandé que si la TSH est anormale. On recherche aussi la présence d'anticorps anti-thyroïdiens. La calcitonine est demandée si on suspecte une forme particulière de cancer, le cancer médullaire de la thyroïde. 

Echographie

Il s’agit de la méthode privilégiée pour le diagnostic des nodules thyroïdiens. Elle permet de visualiser les nodules de 2 mm de diamètre ou plus et de connaître le nombre de nodules et la présence éventuelle goitre multinodulaire. L’imagerie sert aussi à différencier l’aspect solide, liquide ou mixte du nodule. En fonction de son aspect et de sa taille elle donne des arguments en faveur du caractère bénin ou malin qui amènent à demander ou non une ponction. Elle permet aussi après le traitement de suivre l’évolution du nodule. 

Scintigraphie de la thyroïde

Elle n’est demandée que lorsque le dosage d’hormone TSH est bas. Pour faire une scintigraphie de la thyroïde, après prise de marqueurs radioactifs comme l'iode ou le technetium, on observe la manière dont l’iode est réparti dans la glande thyroïde.

Cet examen précise le fonctionnement global de la glande, peut montrer des nodules non perçus à la palpation et recherche si les nodules sont "froids" c'est avec diminution du hyperfonctionnement thyroïdien, "chauds" avec fabrication excessive d’hormones, ou "neutre" avec fonctionnement hormonal normal.

Un nodule chaud est presque toujours bénin, il ne s’agit donc pas a priori d’un cancer. Les nodules froids sont un peu plus souvent des cancers, même si 90 % sont encore bénins.

La ponction d'un nodule sous contrôle échographique est demandée si les caractères cliniques ou l’aspect à l’échographie font suspecter le caractère malin du nodule. (cf. fiche) À l’aide d’une fine aiguille, le médecin aspire les cellules du nodule pour un examen au microscope de leurs caractéristiques et évaluer la nature, bénigne ou cancéreuse, du nodule. Elle permet aussi d’évacuer un nodule kystique.

La ponction sera renouvelée si elle n’est pas concluante

Ces examens peuvent être complétés par une scintigraphie thyroidienne, un scanner ou une IRM.  Lorsqu'un cancer de la thyroide est suspecté, c'est bien souvent l'intervention chirurgicale avec examen histologique de la tumeur qui permet ou non de la confirmer.

Traitements

Iode radioactif. Il est souvent utilisé en complément de la chirurgie pour cancer de la thyroïde afin de détruire toutes les cellules de thyroïde susceptibles de ne pas avoir été ôtées par chirurgie.

On utilise aussi l’iode radioactif pour traiter les nodules (« chauds ») entraînant des symptômes d’hyperthyroïdie. Un traitement de 2 à 3 mois suffit, normalement, pour que les nodules se résorbent et que les symptômes de l’hyperthyroïdie disparaissent. L’iode est pris par voie orale sous forme de capsules ou de liquide. Ce traitement engendre une hypothyroïdie permanente dans environ 80 % des cas, car l’iode radioactif détruit les cellules produisant les hormones. Cette hypothyroïdie secondaire au traitement peut être bien compensée par un traitement par hormones thyroidiennes pris ensuite régulièrement. Dans certains cas, les nodules sont traités par chirurgie.

Chirurgie. Elle enlève un lobe ou toute la thyroïde (thyroidectomie). Elle est indiquée lorsque les nodules sont cancéreux ou suspects de malignité, ou encore s’ils sont hypersécrétants (fabriquant trop d’hormones thyroïdiennes) ou volumineux. Un traitement de substitution par hormones thyroidiennes (levothyroxine) à vie est le plus souvent nécessaire. Par la suite, la personne opérée prendra donc des hormones thyroïdiennes de remplacement chaque jour.

Les nodules sans troubles de la sécrétion hormonale et dont le volume est inférieur à ¾ cm sont surveillés tous les 6 mois à un an. 

Dans le cadre de sa démarche de qualité, Passeportsanté.net vous propose de découvrir l’opinion d’un professionnel de la santé. Le Dr Jacques Allard, médecin généraliste, vous donne son avis sur le nodule thyroïdien :

La grande majorité des nodules thyroïdiens sont bénins et ne causent pas de symptômes. Seul un faible pourcentage d’entre eux est cancéreux. Cependant, il est indiqué de consulter votre médecin si vous remarquez une bosse anormale dans votre cou, spécialement si vous éprouvez de la difficulté à respirer ou à avaler. De plus, vous devez consulter si vous présentez des symptômes d’hyperthyroïdie, à savoir une perte de poids inexpliquée, des palpitations, des tremblements, de l’insomnie, de la nervosité ou de l’irritabilité.

 

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